Les emplois disparaissent, les usines se vident, le chômage et la pauvreté augmentent. En échange, les profits explosent, beaucoup d’êtres humains vivent dans des conditions qui s’apparentent à de l’esclavage à l’autre bout du monde et le transport des produits – souvent de qualité inférieure – contribue à détruire l’environnement. Le paysage productif français ressemble de plus en plus à une terre en friche. Mais qui dit terre en friche dit terre à cultiver. Esquisser un nouveau modèle de société sur une page presque blanche est une opportunité dont nous devrions peut-être profiter.

Productivité et chômage

Le 14 février 2018, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) publie une étude intitulée « L’industrie manufacturière de 2006 à 2015 ». On peut y lire que, sur la période considérée, tous les secteurs industriels, à l’exception de l’agroalimentaire et l’aéronautique, ont largement souffert. De 3,2 millions de salariés employés en 2006, on passe à 2,7 millions en 2015 : 530 000 emplois ont été perdus. Cinq cent trente mille personnes sont venues grossir les rangs déjà serrés des habitués de l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi), « rebrandée » entre-temps Pôle emploi. La crise de 2008-2009 a bien évidemment aggravé les choses, mais le phénomène est constant et a cours depuis le milieu des années 1970, point culminant de l’emploi industriel en France avec plus de 5,9 millions d’employés. Ces baisses d’effectifs dans le secteur secondaire s’expliquent notamment par l’augmentation de la productivité et la concurrence étrangère.

« Ce qui est frappant, c’est combien les choses ont peu changé depuis 2008. […] La véritable tragédie serait d’accepter le refrain selon lequel personne ne pouvait prévoir ce qui s’est passé et qu’on ne pouvait donc rien y faire. […] C’est notre responsabilité collective. C’est à nous de faire des choix différents si l’on veut obtenir des résultats différents. »
– Rapport Angelides du Congrès américain sur la crise financière, 2011

En effet, entre 1950 et 2011, la productivité de l’industrie française a été multipliée par quatorze, celle de l’agriculture par trente, et celle de l’économie française en général par sept. Grossièrement, cela veut dire que pour produire la même quantité d’un objet en 2011, il faut quatorze personnes de moins qu’en 1950. La demande n’ayant pas augmenté aussi vite, la conséquence logique est que le nombre de travailleurs baisse. Pour aggraver le phénomène, depuis les années 1970 et à mesure que la France libéralisait ses échanges avec le reste du monde, un nombre grandissant d’usines se délocalisait. La porte étant grande ouverte depuis le traité de Maastricht, l’État français ne peut même plus s’opposer à la fermeture d’une usine, taxer les fuyards ou accorder des subventions pour éviter l’hémorragie – l’Union européenne (UE) nous condamnerait à verser des amendes pour non-respect des traités. L’absence de droits de douanes place le travailleur français en concurrence directe avec tous les travailleurs de l’UE. De plus, les taux douaniers inexistants ou minimaux applicables aux marchandises qui proviennent du reste du monde n’impliquent finalement que peu de surcoût pour produire en dehors de l’UE. Les employeurs peuvent donc, selon les secteurs et sans trop d’inconvénients, aller produire dans des pays où les protections des travailleurs et de l’environnement sont presque inexistantes tout en payant la main-d’œuvre vingt fois moins cher (et ce sans même compter les différences en termes de cotisations sociales, taxes et impôts). Leur but étant généralement la maximisation du profit, on comprend qu’ils ne s’en privent pas. Enfin, coup fatal pour l’industrie française, le passage à un euro trop élevé pour le tissu industriel français augmente encore, à l’export, le coût des produits manufacturés en France.

La situation actuelle ne pourra pas durer indéfiniment. Si l’on part du principe que la globalisation est amenée à durer, il faut que la France exporte suffisamment pour maintenir l’équilibre de ses échanges extérieurs. Or, elle se trouve désormais dans une situation de déficit commercial constant. Quant aux produits de première nécessité et aux matières premières, un pays qui ne produit pas ce qu’il consomme est à la merci des caprices du marché et des instabilités économiques et géopolitiques. Ces variables sont aujourd’hui déjà peu fiables, mais cela ne peut aller qu’en empirant dans les décennies à venir : crise de la dette, désastres climatiques liés au réchauffement, disparition progressive des réserves de pétrole… Nombreux sont les déclencheurs potentiels de la prochaine catastrophe.

Mais quand bien même nous effacerions les dérégulations pour permettre aux usines de revenir, cela suffirait-t-il à endiguer les licenciements ? Il se dit que dans tous les cas les robots vont « nous voler notre travail » d’ici cinquante ans. Bonne nouvelle cependant, des esprits bien plus éminents que les nôtres ont déjà planché sur ces questions, et leurs conclusions sont pour le moins déconcertantes.

« Panem et circences »

Dans Le Piège de la mondialisation (2001, traduction d’Olivier Mannoni, Actes Sud, 2000), Hans-Peter Martin raconte avoir assisté à un rassemblement des grands de ce monde sur l’invitation de Mikhaïl Gorbatchev à l’hôtel Fairmont de San Francisco. En cette fin septembre 1995, on pouvait croiser dans cet établissement George Bush, Margaret Thatcher, les rois de l’informatique et des finances, les grands prêtres de l’économie, les professeurs enseignant aux universités de Stanford, Harvard et Oxford, ainsi que les émissaires du libre-échange venus de Singapour et de Pékin. On y entendra ce que ces pontes ont prévu pour les décennies à venir, qui peut se résumer par une fraction et un concept : « deux dixièmes » et « tittytainment ».

Pour eux, l’augmentation de la productivité est une évidence. Ils prophétisent qu’au XXIème siècle, deux dixièmes de la population active suffiront à maintenir l’activité de l’économie mondiale. Le magnat Washington SyCip le formule clairement : « On n’aura pas besoin de plus de main-d’œuvre ». Ces deux dixièmes de la société participeront à la vie, aux revenus et à la consommation dans tous les pays. Jeremy Rifkin nous annonce que les 80 % restants, quant à eux, auront « des problèmes considérables ». À l’avenir, la question sera indéniablement « to have lunch or to be lunch » [avoir un repas ou en être un]. Pas de place pour une classe moyenne dans ce futur idéal. Lors de ce rassemblement, on évoque aussi la manière dont le cinquième fortuné de la population pourra occuper le reste superflu des habitants de la planète. On parle donc de bénévolat, de services de proximité ou de participation aux activités sportives : « On pourrait valoriser ces activités en les couplant avec une rémunération modeste ». Un revenu de base, peut-être ?

Bien entendu, il faut aussi occuper l’esprit. Zbigniew Brzezinski (ex-conseiller à la Sécurité nationale du président des États-Unis Jimmy Carter et géopoliticien influent) propose donc de prescrire un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante qui, selon lui, permettrait de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète. Il invente la si charmante expression « tittytainment » (mélange de tits [nichons] et entertainment [divertissement]) pour figurer ce nécessaire allaitement de la plèbe. Il ne s’agit cependant que d’un nouveau terme pour une vieille méthode. On avait d’ailleurs déjà trouvé un nom à ce mode de gestion du cheptel humain. Au IIème siècle avant J.-C., suite à sa politique de conquêtes et d’annexions poussée par les publicains (des hommes d’affaires passant contrat avec l’État via leurs sociétés à but lucratif), Rome avait fait advenir une économie méditerranéenne globalisée. La classe moyenne disparaissait, surtout à la campagne. Elle était majoritairement composée de petits cultivateurs qui souffrirent de l’arrivée massive des blés de Sicile, de Sardaigne puis d’Afrique dont les prix étaient si bas qu’ils ne pouvaient simplement pas rivaliser. Leurs champs vendus aux grands propriétaires, rares étaient ceux qui parvenaient à se faire employer comme ouvriers agricoles car les riches faisaient travailler de plus en plus d’esclaves. Beaucoup allaient à Rome dans l’espoir de trouver un emploi. Peu y arrivaient, grossissant alors les rangs de la plèbe urbaine aux côtés des artisans sans travail. Pour survivre, ils se soumettaient à un noble en tant que clients : ils allaient le saluer le matin, l’escortaient au forum, et recevaient en échange de leur servilité la sportule – qui consistait d’abord en un repas et devint avec le temps un don en argent, une « allocation de famine » selon le mot du poète Martial (Ier siècle). Les nobles avaient tout à gagner à se montrer généreux, car les clients étaient de redoutables militants politiques et le peuple élisait aux magistratures. Aristote expliquait en son temps que la classe moyenne est garante de la stabilité des systèmes politiques ; à Rome, sa disparition progressive entraînera celle de la république, et l’établissement de l’empire. Les citoyens qui étaient auparavant théoriquement égaux devant la loi furent séparés en deux classes jugées différemment : les honestiores (notables) et les humiliores (humbles). Le clientélisme perdura, mais l’État finira par prendre en grande partie à sa charge l’entretien de la plèbe, indocile et géographiquement centrale, en distribuant du blé et en organisant des spectacles pour éviter les révoltes. Juvénal, autre poète latin, écrira que « ces Romains qui distribuaient naguère le pouvoir, les faisceaux, les légions, tous les honneurs enfin, se reposent aujourd’hui et dans leur inquiétude ne demandent que deux choses : du pain et des jeux » – panem et circenses.

La petite sauterie de l’hôtel Fairmont s’est déroulée il y a plus de vingt ans, et il reste probablement encore quelques décennies avant que les huit dixièmes superflus de nos sociétés ne perdent leurs emplois. Les grands prêtres du libéralisme ont le temps de revoir leur copie et ont probablement déjà commencé. Nous vivons dans une société de consommation, et rester en haut de la chaîne alimentaire implique qu’il y ait en dessous une base importante qui soit incitée à acheter compulsivement. Or, si l’augmentation de la productivité et le laissez-faire augmentent les profits du Capital, ils diminuent au passage les ressources du reste de la population. Le bon sens se range alors aux côtés de Malthus, Keynes et la plupart des économistes socialistes pour constater qu’une production qui s’accroît et des consommateurs qui s’appauvrissent ne font pas bon ménage. On aura beau donner envie avec les techniques de plus en plus raffinées de « la communication » (que son créateur Edward Bernays tenait à appeler propagande), les chômeurs bénévoles du futur risquent malheureusement de ne pas pouvoir acheter toute la production avec leur sportule – la « demande » ne pourra pas éternellement répondre à l’offre. Les débats autour du montant du revenu de base ont donc un bel avenir devant eux, et on peut déjà prédire que les partisans d’un montant élevé ne seront pas forcément les plus à gauche. La palme de l’idée novatrice revient néanmoins à ceux qui réfléchissent en ce moment à nous rémunérer pour notre « production de données » sur Internet. Ces données servant notamment à imposer aux gens des publicités « personnalisées », cela revient à dire qu’on nous paierait pour délivrer nous-mêmes les informations servant à nous manipuler de manière optimale. Et qui pourrait encore se plaindre de la publicité omniprésente s’il la subit en échange de sa source de revenus ?

Réjouissons-nous donc, car pour 80 % d’entre nous l’avenir est en marche et nous assurera bientôt un revenu basique, pas mal de temps libre, des épisodes de Star Wars à foison, des séries trop cool à « bingewatcher » (selon le terme à la mode, qui se traduit en français par « visionner de manière boulimique ») sur Netflix, probablement quelques activités de plein air au service de la communauté, et une gouvernance idéale par ceux qui savent faire. De toute façon, c’est inévitable : on n’arrête pas le progrès, n’est-ce pas ?

L’humanité à un tournant

La voie de l’industrie et des améliorations technologiques nous promet un avenir proche de celui rêvé à l’hôtel Fairmont, mais nous pouvons emprunter un autre chemin. Leur société idéale est profondément instable et ne peut, on l’a vu au fil de l’histoire, être mise en place qu’en s’appuyant sur des gouvernements dictatoriaux. Elle est infantilisante car pour marcher correctement, elle implique que nous nous comportions en enfants capricieux, soumis à leurs désirs et obligés par leur irresponsabilité et leur ignorance à déléguer le pouvoir à « ceux qui savent ». Sans arrêter le progrès, nous pouvons cependant décider de ne plus en faire les fondations de notre économie. Nous sommes aujourd’hui dans une période charnière : les mécanismes qui nous feront aimer notre prison ne sont pas entièrement en place, notre situation collective empire et nous voulons changer les choses. Il nous reste suffisamment de marge de manœuvre politique pour le faire, et l’état actuel de notre économie facilite un changement de société. Il est temps de choisir un autre monde que celui vers lequel nous nous enfonçons.

Christopher Lasch, dans La révolte des élites (1995, traduction de Christian Fournier, Climats, 1996), explique qu’avant que l’industrialisation ne crée une classe ouvrière fixe – changeant progressivement le sens du « rêve américain » en « égalité des chances » face à la mobilité sociale (l’idée que chacun pourrait faire partie des classes supérieures, ou devenir riche, du moment qu’il travaille assez dur) –, l’idéal américain était celui d’une société sans classes, d’une démocratie de petits propriétaires responsables et intelligents, où tous pouvaient se faire une vraie place avec du travail et de la volonté, et où travail manuel et intellectuel étaient mêlés et également respectés. L’Américain moyen se méfiait des appâts de la richesse et de la mode, ainsi que du désir d’inspirer l’envie – il préférait se contenter du respect et de la reconnaissance de sa communauté. L’égalité ne signifiait pas promouvoir un recrutement plus large des élites, mais bien élever le niveau de compétence, d’implication et de vertu de l’ensemble de la population. Charles Ingersoll écrivait en 1810 : « Les ordres patricien et plébéien [nous] sont inconnus. Il n’y a point de populace. ». Pour nous, qui connaissons les disparités de richesse au début du XIXème siècle aux États-Unis où l’égalité se mesure à l’aune de l’argent, cette affirmation ressemble à un déni de réalité. Pourtant, dans cette société, la prospérité matérielle n’était ni la seule ni la plus importante mesure du « bien-être des masses ». Les gens « avaient des opinions sur tous les sujets imaginables » et « bien peu d’entre eux semblaient avoir le moindre sens de la place qui était la leur, mais c’était justement ce manque de déférence qui, dans l’optique américaine, définissait une société démocratique ». Lorsque Michel Chevalier témoignait de ses voyages aux États-Unis, il rapportait que « les grandes découvertes de la science et de l’art » étaient « exposées au regard du vulgaire et à la portée de tous », l’agriculteur américain avait été « initié » aux « conquêtes de l’esprit humain » et était poussé à s’enrichir intellectuellement, contrairement aux classes populaires européennes. Le petit peuple américain s’instruisait par l’expérience pratique et l’exercice de la citoyenneté, la presse, le lyceum (une institution organisant des conférences publiques ouvertes à tous, pour une somme très modique) et d’autres occasions d’éducation populaire. Son travail avait de la valeur car il profitait à la communauté. Il participait à la vie locale et avait une emprise sur elle. Il gagnait sa vie en travaillant son lopin de terre, ou en exerçant son métier d’artisan généralement à son compte. Il acquérait donc confiance en lui et sens de la responsabilité. Bref, il n’avait pas besoin d’être gouverné, car il était capable de se gouverner lui-même.

Ces traits sont liés à l’organisation économique de la vie d’alors. Par opposition, l’organisation industrielle actuelle vide le travail de son sens, et n’enseigne ni le sens de la responsabilité, ni la bonne gestion par la pratique. Elle impose à une majorité de travailleurs interchangeables d’habiter dans des banlieues-dortoirs, réduisant le sens de la communauté et les occasions de sociabilisation, ce qui rend moins naturelle la mise en place d’une vie locale partagée. Elle pousse aussi à une standardisation de la production, à une dépendance envers les grands groupes et à une baisse progressive de la qualité.

Nous pouvons, sans pour autant « revenir à l’âge de pierre », créer les conditions de mise en place d’une société qui retrouverait les bons côtés de celle présentée par Christopher Lasch. Une société qui, par son organisation, nous rende plus responsables, plus heureux et fiers de ce que nous faisons. L’industrie s’en va ? Ne cherchons pas à la faire revenir, remplaçons-la ! Faisons en sorte de rendre volontairement une partie – sinon la majorité – de notre économie moins efficientei.

Évidemment, l’aéronautique, l’industrie pharmaceutique, le matériel médical et l’industrie de pointe en général ne peuvent pas être réorganisés ainsi, mais la majorité de la production ne souffrirait pas d’être réalisée à une petite échelle, bien au contraire. Plutôt que de laisser nos champs à des grands propriétaires qui parquent mille vaches dans une usine, rendons-les à des petits cultivateurs qui aiment ce qu’ils font. Au lieu de demander de l’emploi vide de sens pour les uns et des jeux pour occuper les autres, durcissons les conditions d’existence des grands groupes, et facilitons l’artisanat et les petites structures pour permettre à tout un chacun d’avoir un travail, et de se réaliser en faisant ce qu’il aime. Mettons en place des barrières financières à nos frontières pour tous les produits nocifs et médiocres qu’on oblige des esclaves à fabriquer dans des usines qui détruisent l’environnement. Les solutions sont finalement assez simples et, pour peu que l’on récupère les pouvoirs politiques que nous avons abandonné à l’Union européenne, pourraient être progressivement mises en place et efficaces en quelques décennies sans provoquer l’apocalypse prophétisée par les néo-libéraux.

Nous n’avons que quelques décennies pour faire un choix : la décroissance et le partage du travail et des responsabilités ; ou la dictature des loups sur les moutons. Après cela, il sera trop tard. Si nous laissons la société des deux dixièmes advenir, l’humanité ne pourra pas revenir en arrière. Le pouvoir sera monopolisé par une seule et même caste, et les outils de surveillance, de répression et de contrôle passif des comportements et communications offerts par les nouvelles technologies ne permettront pas à une révolution d’ampleur de voir le jour. Il y aura forcément un point de non-retour, après lequel notre planète sera trop abîmée pour subvenir à nos besoins sans les pis-allers de la technologie et de la manipulation génétique. Si nous ne voulons pas que nos petits-enfants vivent dans un cauchemar de science-fiction, c’est maintenant que nous devons nous réveiller et commencer à agir.

[Écrit pour Le Comptoir, article trouvable dans le troisième numéro de la revue]


i L’efficience vise à obtenir le meilleur ratio efficacité par quantité d’effort dépensé, le meilleur « rapport qualité/prix ».


Conseils de lecture :

  • Les faits sont têtus, par Olivier Berruyer (Les Arènes, 2013)
  • Propaganda : La fabrique du consentement, par Jimmy Leipold (Anne Gèneveaux, 2017)
  • Propaganda, par Edward Bernays (1928, traduction d’Oristelle Bonis, Zones, 2007)
  • Divertir pour dominer, par Offensive libertaire et sociale (L’échappée, 2010)